Emarrakech: 'Un gigantesque drapeau catalan au Camp Nou pour le classico' #news #football #eu #sports

Barcelone : Des supporteurs ont déployé avant le début du clasico
Barcelone-Real Madrid en football dimanche une gigantesque mosaïque
aux couleurs du drapeau catalan, dans un contexte politique tendu
entre le gouvernement espagnol et la Catalogne, agitée par une poussée
indépendantiste.

La monumentale "senyera", le nom du drapeau de la Catalogne, rayé
rouge et jaune, déployée dans les travées du Camp-Nou, était
accompagnée dans les tribunes par de nombreuses "estelades", le
drapeau frappé d'une étoile blanche sur fond bleu, symbole des
revendications d'indépendance de la Catalogne.

Et sur une banderole déployée dans un secteur du stade de 98.000
places, on pouvait lire: "Catalogne, l'Europe est ta prochaine étape",
symbole des aspirations d'une partie des Catalans à devenir un Etat à
part entière, reconnu par l'Union européenne.

Joan, un supporteur catalan affublé d'une "estelada", réclamait ainsi
avant le match l'indépendance pour la Catalogne. "L'Espagne traite
très mal la Catalogne, notamment sur le plan des impôts. Nous donnons
tout et nous ne recevons rien en échange", martelait le jeune homme
qui se tenait prêt à chanter pour l'indépendance de la Catalogne à la
17e minute et 14 secondes du clasico: une référence à 1714, année de
l'entrée des troupes franco-espagnoles dans Barcelone lors de la
Guerre de Succession d'Espagne.


"INDEPENDÈNCIA"
Et précisément à la 17e minute, le Camp-Nou tout entier résonne d'une
seule clameur: "Independència". Suivent des chants indépendantistes,
tandis qu'une grande estelada est déployée derrière les buts du
gardien madrilène Iker Casillas. Le même cri qui s'était élevé dans
les rues de Barcelone le 11 septembre, lorsqu'une manifestation
pro-indépendance avait rassemblé des centaines de milliers de
personnes lors de la fête catalane de la Diada.

Depuis ces dernières semaines, le rituel de la 17è minute se répète
lors de tous les matchs de Liga disputés au Camp-Nou. Celui de
dimanche, lourd de signification politique, s'est finalement achevé
sur un nul 2-2. "Plus que le résultat, il faut retenir l'ambiance
spectaculaire, très catalane, mais aussi très positive et éduquée", a
lancé à la fin de la rencontre le président de la Catalogne, le
nationaliste Artur Mas. "Aujourd'hui, nous avons vécu un événement de
la même intensité" que le jour de la Diada.

En crise ouverte avec Madrid, Artur Mas a convoqué des élections
anticipées qui se dérouleront le 25 novembre et promis un référendum
sur l'auto-détermination de la Catalogne.


L'entraîneur du Barça, Tito Vilanova, s'est voulu plus mesuré, évitant
de dévier sur le terrain de la politique et saluant son public. "Sur
l'ambiance dans les tribunes, je trouve qu'une fois de plus, le public
du Barça s'est comporté comme il se doit, en encourageant son équipe
et en s'exprimant de manière pacifique", a-t-il commenté après le
match.

Des supporteurs regrettaient d'ailleurs un certain mélange entre
football et politique. "Ce match n'est pas un Catalogne-Espagne, c'est
juste un Barça-Real. On ne devrait pas mélanger ces deux aspects, nous
sommes venus voir un match de football", estimait Antonio Ponce. Mais
ce retraité de Barcelone était tout aussi favorable aux velléités
indépendantistes de la Catalogne, amplifiées par les retombées de la
crise économique.

"La crise économique en Espagne a sans doute accéléré les choses, mais
nos aspirations existaient déjà avant. C'est simplement que là, nous
avons choisi de dire stop". Dans ce concert résonnaient aussi des voix
défavorables au séparatisme de la Catalogne et à la politisation du
match. "Vu le contexte actuel, le Barça aurait dû se montrer
responsable et ne pas donner son autorisation pour cette "senyera"
gigantesque. Il n'y a pas que des catalanistes qui supportent le
Barça", assurait Juan Garcia, un spectateur de 32 ans arborant un beau
maillot blaugrana.

http://www.emarrakech.info/Un-gigantesque-drapeau-catalan-au-Camp-Nou-pour-le-classico_a64197.html

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