Catalogne: «L'heure est venue d'exercer notre droit à l'autodétermination» #news #eu #usa #politics

«Le Parlement qui sortira des urnes aura une responsabilité
historique», a ajouté le président catalan, Artur Mas, après avoir
annoncé les élections le 25 novembre, deux ans avant la date prévue.
Le président de la Catalogne, le nationaliste Artur Mas, a convoqué
mardi des élections régionales anticipées. «L'heure est venue
d'exercer notre droit à l'autodétermination », a-t-il en catalan
devant le Parlement régional, dans un discours-fleuve d'une heure et
demie.

« Le Parlement qui sortira des urnes aura une responsabilité
historique », a-t-il ajouté après avoir annoncé les élections pour le
25 novembre, deux ans avant la date prévue. « Il faut bien écouter le
peuple », a ajouté ce dirigeant, nationaliste modéré de droite,
rappelant la manifestation monstre pour l'indépendance qui a envahi
les rues de Barcelone le 11 septembre, jour de la Catalogne.

C'est fort de cette mobilisation qu'Artur Mas s'était présenté à
Madrid la semaine dernière pour réclamer au chef du gouvernement
espagnol, Mariano Rajoy, une plus grande autonomie budgétaire. Mais
Madrid lui a opposé une fin de non-recevoir. « Le pacte budgétaire n'a
pas été vu hors de Catalogne comme une solution, mais comme un
problème », a lancé Artur Mas mardi.

« Si la Catalogne était un État, nous serions parmi les 50 pays les
plus exportateurs du monde », a-t-il affirmé, indiquant que la région
était « la première économie exportatrice » d'Espagne. Ancien moteur
économique du pays, la Catalogne, peuplée de 7,5 millions d'habitants,
est désormais la région la plus endettée du pays, avec une ardoise de
presque 44 milliards d'euros (55,7 milliards de dollars), soit 22 % de
son PIB.

Elle a dû se résoudre fin août à demander une aide financière de 5
milliards d'euros (6,3 milliards de dollars) à un fonds d'aide mis à
disposition des 17 régions par l'État central. Mais selon le
gouvernement catalan, les problèmes financiers proviennent en grande
partie du système de répartition des recettes fiscales entre les
régions espagnoles. Les nationalistes réclament donc une plus grande
autonomie qui leur permettrait notamment de lever l'impôt.

Chahuté sur les marchés, le gouvernement central a lancé une mise en
garde mardi matin contre « l'énorme instabilité » que provoquent les
tensions indépendantistes en Catalogne, à l'heure où l'Espagne est
soumise à des pressions pour demander une aide globale pour son
économie.

« Je crois que ce débat, en ce moment, génère une énorme instabilité
», a lancé la porte-parole du gouvernement conservateur, Soraya Saenz
de Santamaria. « Évidemment, une crise institutionnelle est nuisible
en Espagne, mais aussi en dehors, et c'est important actuellement »,
a-t-elle mis en garde.

Le parti populaire (PP) au pouvoir en Espagne avait soutenu la
coalition nationaliste CiU au Parlement catalan, où elle ne dispose
que d'une majorité relative. Les nouvelles revendications d'Artur Mas,
exprimées depuis la manifestation du 11 septembre, ont mené à la
rupture de leurs relations parlementaires.

En plus de la crise politique, c'est l'image de régions rebelles qui
risque de nuire à l'Espagne. L'effort des 17 régions autonomes,
responsables des lourds budgets de la santé et de l'éducation, est
crucial pour que le pays parvienne à ramener son déficit global de 8,9
% à 6,3 % cette année. Pour les aider, le gouvernement a créé un fonds
d'aide aux régions, qui sera doté de 18 milliards et devrait être
activé cette semaine.

Après les demandes déjà exprimées de la Catalogne, de Valence et de
Murcie, l'Andalousie a annoncé mardi qu'elle envisageait de demander
une aide de 4,9 milliards d'euros (6,2 milliards de dollars), ce qui
porterait le total des requêtes à près de 15 milliards d'euros (19
milliards de dollars).

Pendant que le modèle régional, pilier de la jeune démocratie
espagnole, semble vaciller sous l'effet de la crise, le gouvernement
de Mariano Rajoy est mis à l'épreuve aussi dans la rue : des milliers
d'indignés ont manifesté mardi soir autour du Congrès des députés, à
Madrid, pour défendre la « démocratie confisquée », selon eux, par les
marchés financiers.

http://www.lapresse.ca/international/europe/201209/25/01-4577467-catalogne-lheure-est-venue-dexercer-notre-droit-a-lautodetermination.php

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